•  

    Vous êtes jeunes, vous êtes beaux.

    J'ai écrit cela avant de vous voir, 

    Mais je n'ai pas changé de regard.

    Je ne vois que le mieux, ce qu'il faut.

     

    Il y a la réalité d'un côté, et ce qu'on en fait,

    Le poids du passé et le futur qui est imparfait.

    L'imaginaire est dans les livres,

    Mais vous pouvez les faire vivre. 

     

    Vous me direz qu'on ne change pas la vie avec les mots,

    Mais les rêves sont nécessaires, il vaut mieux en avoir trop.

    Vous avez de la chance, vous êtes bien encadrés.

    Vous n'êtes pas en avance, mais vous êtes bien placés.

     

    Je ne sais pas ce que vous attendez de moi.

    Je suppose que vous êtes curieux de savoir pourquoi,

    J'écris autant, si auteur c'est bien, si ça rapporte de l'argent.

    Rien pour l'instant mais ce qui est riche n'a pas de montant.

     

    C'est l'émotion, ce sont les sentiments,

    C'est la même chose qu'on soit petit ou grand.

    Croyez en votre avenir et en l'éducation c'est important,

    J'ai toujours aimé l'école et encore plus maintenant…

     

     

    Karim 

     


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  • Dans une boulangerie il attend son tour

    Les croissants viennent de sortir du four

    L’odeur gagne toute la pièce autour

    Comment mieux commencer le jour ?

     

    Les enfants commandent en souriant

    Des bonbons en forme de cœur de maman

    Ils comprendront une fois plus grands

    Qu’elles ne sont pas toutes à peindre en blanc

     

    Certaines mères n’ont pas la place pour un enfant

    S’aimer elles même leur demande tant de temps

    En société c’est conseillé de faire semblant

    Leur image vaut plus que ce que le petit ressent

     

    On entend partout « nous n’avons qu’une maman »

    Est ce une raison pour être maltraité autant ?

    La multiplication des faits divers n’est pas suffisante

    Ce sont des folles, une mère n’est jamais méchante

     

    A la rigueur des pères violents

    L’alcool ou la drogue aidant

    Mon dieu que c’est rassurant

    D’ignorer la souffrance des enfants

     

    En mêmes temps, ils ne rapportent rien

    Le portefeuille, qui le remplit enfin ?

     

    Devant une princesse, un enfant rougissant

    Si poli mais que ressent il dedans ?

    Si gentil alors pourquoi le frapper autant ?

    Sa seule bêtise est d’être innocent

     

    Pendant quelques minutes il est heureux

    En sécurité parmi les princes et les gueux

    Au milieu des étrangers, des brigands

    Il est mieux protégé que dans l’appartement

     

    Les voyous ne lui font pas aussi peurs

    La plupart ont un code d’honneur :

    Ils ne s’attaquent pas aux plus petits

    Ils ne vous agressent pas au pied du lit

     

    La princesse lui offre un croissant

    Lui qui n’a même pas l’amour d’une maman

    A son âge il pense que c’est normal

    D’être tabassé pour une erreur banale

     

    Il défend sa mère c’est sa survie

    Comme s’il était complice malgré lui

    Plus grand il se laissera faire aussi

    A chaque coup il dira simplement merci

     

    Bientôt il sera la proie des pervers

    Qui reconnaissent les fragilités d’hier

    Ceux qui ont appris tôt à se taire

    Pour satisfaire la toute puissance d’un mère

     

    Un jour il apprendra à dire non

    Offrir sa gentillesse avec partition

    A ceux qui méritent son attention

    Sans juste profiter de sa situation

     

    Peut être même qu’il sera aimé sans condition

    Mais avant il faut l’éduquer à coups de bâtons

     

    La princesse lui paie un pain au chocolat

    Pour le réchauffer de l’affection qu’il n’a pas

    Mais il pleure qu’est ce qu’il a ?

    La vraie gentillesse le surprend parfois

    Comme s’il ne la méritait pas

     

     

     

     

     

    Il rentre avec le pain dans sa demeure

    Peut être qu’elle sera de bonne humeur ?

    A quoi ça sert d’avoir peur ?

    Si c’est pas lui, ça sera sa sœur

     

    Les deux en même temps souvent

    Chacun bien sûr réagit différemment

    Le plus docile subit les coups et attend

    La rebelle crie, le châtiment sera plus grand

     

    Comment se défendre contre un ogre méchant ?

    Il a appris très vite à se sentir impuissant

    Alors que deviendra t il une fois plus grand ?

    Le plus doué des lâches ou le plus cruel tyran ?

     

    Se transformera t il en justicier masqué ?

    Ou en salopard prêt à détruire et tuer ?

    Un mauvais poète peut être ?

    Qui s’exprimera par des lettres ?

     

    Et surtout à qui dira t il tout cela ?

    Est ce quelqu’un le croira ?

    Choisira t il le bien ou le mal ?

    Vacillera t il en fonction de son moral ?

     

    Celui qui a de la chance

    Trouvera une passion comme évidence

    Malgré les oppositions et les défiances

    Il la suivra en silence

     

    Peut être trouvera t il l’amour ?

    Lui le vaurien le troubadour

    Quelque part une princesse

    Sensible à sa vraie gentillesse

     

    Une héroïne avec de vraies valeurs

    Comme il les porte à l’intérieur

    Une femme fidèle au grand cœur

    Qui lui pardonnerait ses erreurs

     

    Sa fragilité qu’il peine à cacher

    Dans ses poèmes, un héros manqué

    Ses aventures, il les a inventées

    Son futur s’écrit sur un cahier

     

    Une princesse voit au delà de tout ça

    Elle l’aimerait pour ce qu’il n’est ou pas

    Pour les histoires qu’il raconte

    Comme si la vie était un conte

    Karim


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  • Une sensibilité littéraire
    Elle cite avec grâce Flaubert
    Elle écrivait avec aisance hier
    Les méchants lui ont dit de se taire

    Une intolérance à la violence
    Elle repense à son enfance
    Elle rêve secrètement d’une romance
    Un prince qui ressentirait ses souffrances

    Elle reprendrait bien sa plume
    Avant que la bougie ne se consume
    Mais elle attend en pleurant un signe
    Une lumière ou juste la vision d’un cygne

    Elle offre son temps et son cœur tout mou
    On la remercie en lui rendant des coups
    Elle aimerait de la douceur un peu partout
    Qu’on lui envoie même par erreur des mots doux

    Et si un poème pouvait changer tout
    Même s’il s’adresse à un autre que nous
    Même s’il ne nous ressemble pas du tout
    Juste pour faire rêver l’enfant en nous

    Elle s’évade comme une fleur en hiver
    En imaginant que pour celle sont ces vers
    La tendresse dedans pourrait lui plaire
    La sagesse est d’accomplir son destin sur terre

    Elle est née pour briller comme une étoile
    Les jaloux lui ont cousu un triste voile
    Ils ont brisé son miroir et tous ses espoirs
    Pour que sa beauté demeure au placard

    Dans les églises et les couvents
    Après le sermon, le serment :
    « Soyez vous–même à présent
    Comme les fleurs dans les champs »

     

    Si tu m'entends dans tes tourments

    Envole–toi comme avant
    N’écoute plus les mauvais gens
    Ton rêve d’enfant d’attend

    Karim


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  • La fille de la mer est revenue dans son pays

    Après les vagues et les éclairs enfin l’accalmie

    Les vautours d’hier ne la suivront pas ici

    Ils craignent l’air pur et les marins avertis

     

    Quand elle saigne c’est vert ou bleu

    Ils étaient capitaines ou armateurs ses aïeux

    Mais ses yeux sont encore plus clairs

    Que l’océan dans lequel son amoureux se perd

     

    Elle s’est enfuie sans explication claire :

    «  Tu recevras bientôt une lettre en vers

    Je t’aime et j’ai toujours été sincère »

    Pourquoi part–elle avec tant de mystère ?

     

    Il prie Poséidon et les sirènes qui le soutiennent

    Il compose des poèmes pour exprimer sa peine

    Il la rêvait épouse et mère prochaine

    Aujourd’hui c’est la mer qui se déchaîne

     

    Elle est si heureuse dans l’eau

    Les méduses n’aiment pas sa peau

    En écoutant la musique des coquillages

    Elle se met à écrire sa plus belle page

     

    Son entourage dit qu’elle a un cœur de pierre

    Abandonné son amour pour retourner à la mer

    Quitter sa douce terre, sans regarder en arrière

    Leur amour se noie, il était insubmersible hier

     

    « Mon amour, mon bonheur

    Il ne me reste que quelques jours

    Garde le meilleur de nous toujours

    Je t’aimerai jusqu’à ma dernière heure

     

    Je reviens chez ma mère, la mer

    Où mes ancêtres naviguaient naguère

    Je ne te ferai jamais père

    Le ciel près de lui me préfère

    Je veillerai sur toi même loin de la terre »

    Karim


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  •  

    Je suis retourné voir ma mère

    Après tous ces mois de galère

    Bien sûr elle ne m’a pas ouvert

    J’avais trahi sa stratégie de guerre

     

    J’étais parti tel un pirate solitaire

    A la recherche de mon tendre père

    Trop sage, il a toujours préféré se taire

    En espérant naïvement éviter la guerre

     

    J’avais vingt ans, il a pris toutes ses affaires

    En pleurant : « mieux vaut la mer que ta mère »

    Je m’en souviens comme si c’était hier

    Je ne savais pas que c’étaient ses derniers vers

     

    Dieu n’a pas entendu mes prières

    Les tempêtes ne pardonnent pas en mer

    Même pour un cœur de corsaire

    Qui souhaitait juste le bonheur de ma mère

     

    Il nous envoyait régulièrement de l’argent

    Pendant que le critiquait ma chère maman

    Ce n’était jamais assez jamais à temps

    Elle volait l’amour et se faisait des compliments

     

    Elle surfait entre les vagues et les conflits

    Détesté mon père ou m’exilé moi aussi

    Un mois où nous n’avons rien reçu

    Elle l’a injurié comme un marginal dans la rue

     

    Le bateau m’a emmené à sa dernière adresse connue

    Une île presque déserte avec des rochers pointus

    Vingt ans après, il est toujours porté disparu

    Il est plus heureux au ciel, j’en suis convaincu

     

    Il m’avait toujours appris

    Qu’être trop gentil nuit

    Si seulement il s’était écouté aussi

    Aujourd’hui il serait encore en vie

    Karim


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