• Elle m’a jeté par dessus bord

    Le navire chavirait trop fort

    Trop tard pour revenir au port

    Mon sort s’est dénoué à babôrd

     

    Elle m’a balancé sans effort

    Les sirènes en pleurent encore

    Elles ont vu tombé mon corps

    Pendant que je dormais très fort

     

    Son complice était d’accord

    Se débarrasser de son rival d’abord

    Puis récupérer son argent et son or

    Moi qui aimais ma femme à mort

     

    Qu’ontils mis dans mon verre ? 

    Elle ne prenait plus ses somnifères

    Ils ne voulaient plus de moi sur terre

    Un homme sentimental mérite l’enfer

     

    Etait–ce une mer ou un océan ?

    Peu importe je ne suis plus vivant

    Les poissons se sont régalés autant

    Un cerveau qui a servi si rarement

     

    A mon âge le cœur était déjà abimé

    Tant de fois déçu, il ne restait que des miettes

    A–t’il été consommé nature ou en recette ?

    Les requins seraient–ils de fins gourmets ?

     

    Mais ils n’emporteront jamais mon âme

    Elle poursuit son naufrage solitaire en mer

    Avant d’accepter une proposition de croisière

    Assurez–vous de la sincérité de votre femme

    Karim


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  •  Un arlequin composait sans fin

    Des histoires sans lendemain

    Comme pour fuir un monde incertain

    Comme si l’imaginaire était divin

     

    L’arlequin s’exprimait en alexandrins

    Comme si douze pieds en valaient un

    Comme si parlait ne servait à rien

    Ceux qui braillent le font déjà si bien

    Pour agir, nous les entendons moins

     

    L’arlequin lisait des contes en latin

    Chez le pauvre, il reconnaissait son chagrin

    Comme si le mal en voulait au bien

    Comme si Dieu souhaitait éprouver certains

     

    Des larmes coulent parfois sous son déguisement

    Le public ne distingue que le masque souriant

    La maquilleuse le repeint à chaque fois à temps

    Sa maman lui avait déjà appris à faire semblant

     

    Il a eu le privilège d’avoir un excellent enseignement :

    Se taire et se soumettre à l’adulte « bienveillant »

    « Ils ont sacrifié leur vie pour toi tes parents

    Alors ne les déçois pas : travaille et tais toi

    Je suis ta mère et tu ne mérites aucun droit »

     

    La condition à l’amour qu’elle prétend :

    «  Tu serviras mes intérêts exclusivement »

    Ton père est mon esclave, fais en autant

    Déteste le et je t’aimerais sûrement »

     

    L’arlequin vit désormais sans maman

    Sa nouvelle famille : ceux qui lui sourient

    Pour le plaisir ou pour une douce poésie

    On peut donner sans avoir reçu avant

     

    Dimanche vous le verrez certainement

    Il apparaîtra sans masque ni déguisement

    Et s’il vous accueille avec un sourire plus grand

    C’est que nous sommes tous un peu parents

     

                                                          Karim


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  • "Dehors" m'a murmuré la médecine du travail 

    "Vous êtes victime d'harcèlement moral"

    Arielle, vous comprenez bien notre chagrin

    Toujours des méchants sur notre chemin

     

    Hélas votre livre est resté là bas

    Au milieu des sournois et scélérats

    Si seulement vous saviez ma joie

    De vous rencontrer en ce doux mois

     

    Mon activité devrai reprendre en juillet

    Mais serai je assez fort et surtout prêt ?

    Autant ne plus prévoir de rendez vous

    Je peins ma peine sur parchemin voilà tout

     

    Je viendrai après avoir vaincu les vautours

    Ceux qui détruisent tout le bonheur autour

    Dans votre ouvrage il manque une dédicace

    Dans mon voyage il reste toujours une place

     

    Arielle, je n'ai pas de maman

    Les perverses narcissiques n'aiment pas

    Je rêve encore de connaître ce sentiment

    Mais mon espoir secret s'arrête là

     

    Dans mon coeur une femme brille

    Avant tous, elle nous a compris

    Contre tous, elle a élégamment écrit

    Que notre seul crime est d'être gentil

     

    Elle nous entend, elle nous défend

    Elle m'a rappelé sur son précieux temps

    Comme si à ses yeux j'étais important

    Comme si c'était notre vraie maman

     

    Karim


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  • Solange à travers l’astrologie

    Qu’est ce qu’elle nous dit ?

    Qu’aimer c’est regarder autrui

    Que trop se contempler nuit

     

    Il faudrait lever ses yeux plus haut

    Là où les planètes s’ennuient

    Les « gens dans la lune » sont partis

    On les a contraint à revenir ici

     

    Solange elle lit dans nos vies

    Pour que le soleil calme la pluie

    Combien de voyages elle a prédit ?

    Combien de nuages elle a adoucit ?

     

    Qu’elle est souriante et jolie

    Positive comme son signe le dit

    Chanceux ceux qui la croiseront aussi

    Mais ne craquez pas je vous en prie

     

    Solange elle a un grand parapluie

    Pour protéger les âmes endolories

    Et quand notre cœur est trop flétri

    Elle nous rappelle que l’amour est infinie

     

                                                                            Karim


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  • Une enfant s’évadait au fil des pages

     

    Chaque conte pour elle un nouveau voyage

    Chaque personnage avait un visage

    Chacune des valeurs était partage

     

    Cependant elle ne faisait jamais de vrai voyage

    Des nuages oui mais toujours le même paysage

    Elle collectionnait les contes de chaque pays

    Comme si elle les parcourait dans la nuit

     

    Quelque chose lui manquait sûrement

    Pour avoir envie de partir tout le temps

    Comme pour fuir sa vie au présent

    Quels ennuis peut avoir un tendre enfant ?

     

    Pourquoi se réfugie-t-elle à l’école ?

    Pourquoi la vaisselle tous les soirs

    A quelle heure fait-elle ses devoirs ?

    Pourquoi dans la salle de bains elle s’isole ?

     

    Pourquoi tant de ménage à son âge ?

    Qui l’embrasse ? Qui l’encourage ?

    Et toutes ces marques sur le visage ?

    Rate-t-elle chaque jour un étage ?

     

    Que crie-t-elle à la fenêtre

    On voit derrière un adulte apparaître

    A-t-elle été kidnappée par des malfrats ?

    Une servante que l’on ne rémunère pas

    Une orpheline adoptée par des rats

    En fait ce n’est rien de tout cela

     

    C’est « juste » une enfant battue

    Par une maman méchante et perdue

    Paresseuse, rancunière et têtue

    Dans sa tête à peine cinq ans révolus

     

    Sa fille était un peu plus mature

    A huit ans ce n’était pas dur

    Sa mère bien sûr ne travaillait pas

    Elle attendait que soit exécutée sa loi

     

    Le fils participait au grand ménage

    Ses vacances étaient ainsi planifiées

    Moins sollicité que son aînée

    Mais les coups pleuvaient en partage

     

    Elle a mis ses enfants en esclavage

    Profitait de tous les avantages du mariage

    Un père impuissant qui ne semblait rien voir

    Après un travail épuisant, pas d’histoires

     

    Que deviennent ces mômes maltraités ?

    Des victimes, des déchets, des damnés ?

    Des fous, des soldats, des meurtriers ?

    Des psychopathes prêts à se venger ?

     

    Sont-ils encore vivants pour témoigner ?

    J’en connais un maintenant qui m’a touché

    Un poète dont les larmes coulent à torrent

    Quand il se souvient de sa vie d’avant

     

    Peut-être que s’il écrit autant

    C’est pour oublier qu’il a une maman

    Qui tue aussi mari au fil de temps

    Voilà pourquoi il n’a plus de parents

     

     

    Karim


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