• UN CONTE D'ENFANT

    Dans une boulangerie il attend son tour

    Les croissants viennent de sortir du four

    L’odeur gagne toute la pièce autour

    Comment mieux commencer le jour ?

     

    Les enfants commandent en souriant

    Des bonbons en forme de cœur de maman

    Ils comprendront une fois plus grands

    Qu’elles ne sont pas toutes à peindre en blanc

     

    Certaines mères n’ont pas la place pour un enfant

    S’aimer elles même leur demande tant de temps

    En société c’est conseillé de faire semblant

    Leur image vaut plus que ce que le petit ressent

     

    On entend partout « nous n’avons qu’une maman »

    Est ce une raison pour être maltraité autant ?

    La multiplication des faits divers n’est pas suffisante

    Ce sont des folles, une mère n’est jamais méchante

     

    A la rigueur des pères violents

    L’alcool ou la drogue aidant

    Mon dieu que c’est rassurant

    D’ignorer la souffrance des enfants

     

    En mêmes temps, ils ne rapportent rien

    Le portefeuille, qui le remplit enfin ?

     

    Devant une princesse, un enfant rougissant

    Si poli mais que ressent il dedans ?

    Si gentil alors pourquoi le frapper autant ?

    Sa seule bêtise est d’être innocent

     

    Pendant quelques minutes il est heureux

    En sécurité parmi les princes et les gueux

    Au milieu des étrangers, des brigands

    Il est mieux protégé que dans l’appartement

     

    Les voyous ne lui font pas aussi peurs

    La plupart ont un code d’honneur :

    Ils ne s’attaquent pas aux plus petits

    Ils ne vous agressent pas au pied du lit

     

    La princesse lui offre un croissant

    Lui qui n’a même pas l’amour d’une maman

    A son âge il pense que c’est normal

    D’être tabassé pour une erreur banale

     

    Il défend sa mère c’est sa survie

    Comme s’il était complice malgré lui

    Plus grand il se laissera faire aussi

    A chaque coup il dira simplement merci

     

    Bientôt il sera la proie des pervers

    Qui reconnaissent les fragilités d’hier

    Ceux qui ont appris tôt à se taire

    Pour satisfaire la toute puissance d’un mère

     

    Un jour il apprendra à dire non

    Offrir sa gentillesse avec partition

    A ceux qui méritent son attention

    Sans juste profiter de sa situation

     

    Peut être même qu’il sera aimé sans condition

    Mais avant il faut l’éduquer à coups de bâtons

     

    La princesse lui paie un pain au chocolat

    Pour le réchauffer de l’affection qu’il n’a pas

    Mais il pleure qu’est ce qu’il a ?

    La vraie gentillesse le surprend parfois

    Comme s’il ne la méritait pas

     

     

     

     

     

    Il rentre avec le pain dans sa demeure

    Peut être qu’elle sera de bonne humeur ?

    A quoi ça sert d’avoir peur ?

    Si c’est pas lui, ça sera sa sœur

     

    Les deux en même temps souvent

    Chacun bien sûr réagit différemment

    Le plus docile subit les coups et attend

    La rebelle crie, le châtiment sera plus grand

     

    Comment se défendre contre un ogre méchant ?

    Il a appris très vite à se sentir impuissant

    Alors que deviendra t il une fois plus grand ?

    Le plus doué des lâches ou le plus cruel tyran ?

     

    Se transformera t il en justicier masqué ?

    Ou en salopard prêt à détruire et tuer ?

    Un mauvais poète peut être ?

    Qui s’exprimera par des lettres ?

     

    Et surtout à qui dira t il tout cela ?

    Est ce quelqu’un le croira ?

    Choisira t il le bien ou le mal ?

    Vacillera t il en fonction de son moral ?

     

    Celui qui a de la chance

    Trouvera une passion comme évidence

    Malgré les oppositions et les défiances

    Il la suivra en silence

     

    Peut être trouvera t il l’amour ?

    Lui le vaurien le troubadour

    Quelque part une princesse

    Sensible à sa vraie gentillesse

     

    Une héroïne avec de vraies valeurs

    Comme il les porte à l’intérieur

    Une femme fidèle au grand cœur

    Qui lui pardonnerait ses erreurs

     

    Sa fragilité qu’il peine à cacher

    Dans ses poèmes, un héros manqué

    Ses aventures, il les a inventées

    Son futur s’écrit sur un cahier

     

    Une princesse voit au delà de tout ça

    Elle l’aimerait pour ce qu’il n’est ou pas

    Pour les histoires qu’il raconte

    Comme si la vie était un conte

    Karim


  • Commentaires

    1
    Pseudo Pseudo
    Lundi 15 Avril 2019 à 21:10
    Un biographe rencontre un poète :
    -j'aimerais écrire sur toi, on se voit pour les grandes lignes ?

    - Ah! Ça veut donc dire que tu m'as jamais lu...
    2
    Mardi 16 Avril 2019 à 09:38

    Merci pour ton commentaire Pseudo Pseudo c'est très fin et très juste 

    Karim

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