-
UNE FEE MAGIQUE
Comme toutes les fins d’année
La gentille fée est surmenée
Elle paie le prix de ses bienfaits
Pour créer un monde plus gai
Elle veille sur les enfants mal nés
Ceux qui sont le plus malmenés
Ainsi que sur les artistes mal engagés
Qui se sentent partout étrangers
La fée dessine à la craie
Des paysages et des portraits
Tous aussi beaux que vrais
Comme l’amour dont elle rêvait
Elle remplit ses tableaux de sentiments
Pour les êtres abandonnés et les enfants
Les gens privés d’amitié et d’argent
Comme si l’un n’allait pas sans
Au printemps elle aimerait tant
Moins d’oubliés du beau temps
Moins de déshérités sans parent
Moins de larmes volées au vent
La magicienne soutient un poète
Un amoureux faible et bête
Qui ne sait faire que des lettres
En voici une qui vient d’apparaître :
La fée la lit à travers sa fenêtre
Elle est sensible à sa requête
Mais elle ne veut rien lui promettre
Elle le protège sans l’admettre
Elle sait son cœur déjà en miettes
Tant de désillusions dans sa quête :
Tant de « non » cachés par un « peut-être »
Tant de salons où il ne peut paraître
L’arlequin exprime sa confiance en elle
Elle prend toujours ses missions à cœur
Elle se reconnaît dans chaque douleur
La fée fera tout pour lui rendre ses ailes
Comme un oiseau abimé par les gens
Comme un roseau déplanté par le temps
Comme un rideau fermé par le vent
Comme un poète qu’on ne lit plus maintenant
-
Commentaires